Friday, September 16, 2005

Impermanence

La semaine dernière, quelqu'un est entré dans mon bureau pendant que j'allais en face m'acheter une soupe-et-salade et a rafflé tout l'argent que je conservais dans un tiroir. J'avais une boîte de cigares où j'accumulais des pièces de deux dollars, ainsi qu'une collection de vingt-cinq sous. Montant total volé: 150 dollars (ma collection de vingt-cinq sous date d'une dizaine d'années). Deux jours plus tard, le voleur est revenu et a pris dans le même tiroir ce qu'il avait délaissé la dernière fois: une boîte aux lettres miniature contenant un rouleau de timbres. Valeur totale: 50 dollars.

Le bâtiment où je travaille abrite une institution spécialisée des Nations Unies et le système de sécurité y est donc particulièrement strict. Mais, comme m'a dit un des gardes, «C'est ben d' valeur, mais le système de sécurité d'icitte, y vous sert à rien pantoute, puisque l'ostie de voleur c'est un de vous autres.» [Traduction: «Je déplore le fait que le système de sécurité du bâtiment ne vous soit que d'une utilité marginale, puisque l'auteur du délit dont vous me parlez est de fait un membre à part entière de votre confrérie.»]

J'ai un salaire relativement élevé, mais j'ai aussi une surabondance de dettes, et 200 dollars n'est donc pas un montant que je peux perdre sans conséquences. D'un autre côté, je me dis que la personne qui est maintenant plus riche de ces 200 dollars doit être elle-même dans un sacré pétrin pour risquer, d'une part, de se faire prendre, et d'autre part, de se regarder dans le miroir et se dire: je suis un voleur.

En fin de compte, mes 200 dollars ont sans doute été une dépense judicieuse, étant donné les nombreuses leçons à tirer:
  • laisser du cash dans un tiroir non verrouillé est preuve de profonde stupidité;
  • n'importe qui est capable de n'importe quoi;
  • la vie est impermanence.

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