Tuesday, November 30, 2004

Nouvelle descente aux enfers

Samedi dernier, en début de soirée, appel de ma mère sur mon cellulaire:


- Es-tu à la maison?
- Non. Et si tu regardais par la fenêtre, tu verrais que ma voiture n'est pas là.
- Ah bon.
- Qu'est-ce que tu veux, maman?
Boum! Elle raccroche. Je la rappelle.
- As tu besoin de quelque chose? Ne me raccroche pas au nez.
- Non, je n'ai besoin de rien.
Re-boum! Elle raccroche. J'aurais dû me douter que cet appel bizarre était le début d'une nouvelle crise.


Je vais au spectacle Moon Water, à la Place des Arts, avec mon fils cadet, W.D. Forty (Forty pour les intimes) et quand je rentre, je trouve chez moi la petite amie de mon fils aîné Nebuchadenezzar (Nebu ou Neb pour les intimes). Elle était en larmes, toute tremblante. Apparemment, ma mère a essayé de m'appeler au téléphone et comme je ne répondais pas (la direction de la Place des Arts a cette règle bizarre voulant que les téléphones cellulaires soient fermés durant les spectacles), elle a décidé que j'étais morte. Forty ne répondait pas non plus à son cellulaire, puisqu'il était au même spectacle que moi. Panique, affolement, hystérie totale. Elle est sortie en courant dans la rue, en pyjama et en pantoufles, dans le froid. Elle a appelé Neb, qui travaillait avec son équipe pour un projet à McGill, pour lui demander de rentrer immédiatement, vu que j'étais morte. Neb, habitué aux frasques de sa grand-mère, lui dit poliment d'aller se faire foutre. Elle a fini par appeler mon ex qui, le pauvre innocent, est accouru tout aussi affolé qu'elle. Elle voulait qu'il la conduise à la police, mais il a fini par réaliser qu'elle n'était pas très rationelle. Ils sont donc partis dans sa voiture et après quelques tours en ville, il l'a ramenée à la maison. Entre temps, j'étais rentrée. J'explique à l'ex que ma mère était folle, que je l'avais prévenu à plusieurs reprises, que je le remercie d'être venu mais qu'il ne tienne plus compte de ses divagations à l'avenir, merci et au revoir.


Le lendemain, elle m'appelle au téléphone, tout miel tout sucre, pour me demander comment va la chienne, comme si de rien n'était.


J'ai appelé l'Institut universitaire de la gériatrie à Montréal pour demander qu'on lui fasse une évaluation. J'attends encore qu'ils me rappellent.

Monday, November 29, 2004

Pétitionite aigüe

Un ami vient de me transmettre un de ces courriels-circulaires contenant la réponse que le Ministre brésilien de l'éducation, M.Cristovam Buarque, aurait donnée à la question d'un étudiant américain. Le texte de sa réponse est reproduit aux sites suivants: en français: http://ecolesdifferentes.free.fr/AMAZONIE.htm, et en anglais: http://www.diaplous.org/amazo.htm.


C'est évidemment une très belle réponse, et je ne peux que partager complètement les idées de M. Buarque. Mais ce qui m'agace, c'est que le courriel-circulaire de mon ami contient la directive: «A faire suivre... Car la presse nord-américaine a refusé de publier ce texte». En fait, quelques minutes de recherche sur Google m'ont permis de constater que le texte a été publié d'abord au Brésil (en 2000!!!), et ensuite partout dans le monde et sur l'Internet. Il n'y a donc pas de conspiration du silence de la part des médias nord-américaines. Et c'est là que le bât blesse. L'Internet est un outil sensationnel pour ouvrir les esprits en partageant l'information à l'échelle universelle. Mais c'est aussi une sorte de téléphone arabe mondial servant à propager instantanément et facilement les pires ragots, mensonges ou canulars.


Combien de pétitions n'ai-je donc reçues de personnes bien intentionnées: contre la lapidation d'Amina Lawall, pour le droit de conduire des femmes d'Arabie Saudite, contre le supplice des ours en Chine, etc... Chaque fois, je me sens obligée d'expliquer aux personnes qui me les ont transmises, 1) qu'il s'agit d'un canular et qu'elles devraient vérifier l'authenticité de la pétition avant de spammer les gens, ou 2) que jamais, jamais, au grand jamais, une pétition électronique n'a apporté un changement quelconque, la raison la plus évidente étant l'impossibilité de vérifier l'authenticité des signatures recueillies. Vous voulez protester? Organisez un mouvement, descendez dans la rue, faites signer votre pétition en allant de porte à porte, faites la grève, parlez à votre représentant syndical, municipal, provincial, etc..


Mais simplement ouvrir son carnet d'adresses électroniques et cliquer sur forward sans trop y réfléchir, c'est comme essayer d'attraper un poisson dans chaque main, comme on dit en vietnamien*: on veut avoir bonne conscience, mais sans frais et sans effort. Un peu comme ces moulins à prière numériques qu'on trouve sur divers sites bouddhiques, inoffensifs et complètement inutiles. [Aie! Je sens que je vais me faire massacrer pour cette dernière remarque! Let the flaming begin!]


* En français, on dit: vouloir le beurre et l'argent du beurre. En anglais, c'est: have your cake and eat it too.

Wednesday, November 24, 2004

Plus près de toi, Mon Dieu

Lu dans le Monde d'aujourd'hui: Cinq associations, en France, en Belgique, en Espagne, au Portugal et en Italie, ont dénoncé les produits cancérigènes contenus dans des désodorisants d'intérieur. Elles dénoncent la pollution insoupçonnée et les risques majeurs pour la santé provoqués par l'utilisation de plus en plus fréquente de produits qui parfument les intérieurs et enlèvent les odeurs de tabac.


En Amérique du Nord,parmi les articles suggérés comme cadeau de Noël, on trouve les «diffuseurs d'intérieur» qui vaporisent divers parfums dans l'air, automatiquement et de façon aléatoire (comme mon lecteur de MP3 en mode shuffle). Or Les désodorisants, bougies, encens et autres parfums d'intérieurs, loin d'assainir l'air comme ils le prétendent, relâchent de nombreuses substances toxiques ou allergisantes (http://up.news.tf1.fr/news/sciences/0,,3186757,00.html).


Ce n'est pas fini! La revue New Scientist vient de révéler ceci: utilisé à des fins religieuses ou autres, l’encens s’avère dangereux pour la santé. La fumée qui s’échappe des bâtonnets contiendrait des composants hautement cancérigènes. Comme l'indique le site http://up.news.tf1.fr/news/sciences/0,,804443,00.html: "Nous aimerions sincèrement que le fait de brûler de l'encens ne dispense que du bien-être spirituel (...) Mais il existe un risque potentiel de cancer même si nous sommes dans l'impossibilité de le quantifier", explique à la revue scientifique Ta Chang Lin, chercheur de l'université nationale Cheng Kung de Taiwan. Son équipe a recueilli des échantillons à l'intérieur et à l'extérieur d'un temple de Taipeh, ainsi qu'à un carrefour de la capitale. Les quantités de benzopyrène dans le temple étaient 45 fois plus élevées que dans des habitations de fumeurs. A l'intérieur du temple, ont été trouvées des concentrations très fortes d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAHs), un groupe de composants chimiques hautement cancérigènes qui se dégagent lors de la combustion de certaines substances. Le niveau de PAHs à l'intérieur du temple s'est révélé 19 fois plus élevé qu'à l'extérieur et légèrement plus élevé qu'à l'intersection urbaine étudiée. En particulier, du benzopyrène, un PAH très cancérigène, dont les quantités à l'intérieur du temple étaient 45 fois plus élevées que dans des habitations abritant des fumeurs, et 118 fois plus que dans des maisons dépourvues de toute source de combustion telles qu'un fourneau.


"Durant certaines cérémonies, des dizaines de centaines de bâtons d'encens sont brûlés simultanément par les fidèles. Parfois la visibilité est si basse que l'on ne distingue rien d'un bout à l'autre de la pièce. Nous nous faisons du souci pour les gens qui gardent et assurent l'entretien des temples", concluent les chercheurs cités dans la revue britannique.

Tuesday, November 23, 2004

Lies my Father told me

Canada's Prime Minister Paul Martin has thrown MP Carolyn Parrish out of the Liberal caucus, just as U.S. President Bush is about to make his first official visit to Ottawa. Her crime was to criticize Bush, Martin and the Liberal party itself.


In fact, Ms Parrish is a well known, unrepentant, serial critic of President Bush and his administration, a thorn in the side of those Canadians who are constantly tiptoeing around, head bent low, looking for any criticism of the United States in order to shush them out before some US media take notice and scold us for our impudence and ingratitude. Canadian newspapers would print letters from irate Americans berating us for our tolerance of gay marriages, or our distaste for firearms or for having French signs in Quebec, and threatening to never visit us again. Such letters would generate comments from readers, all shaking in their boots. Not once have I seen anybody write back: «Who cares what some American yahoos think?». Invariably, Gordon Sinclair's famous Tribute to the US will be dragged out of mothballs and proffered to prove how much Canada «woves» the United States. And we do, most of the time. But it's a love mixed with fear, like a child loves his drunk father. Must be quiet, must lay low, bring Father his beer and his slippers, just do what Father says, in case he whips out his belt.


If not for the popular opposition to the US invasion of Iraq or the US space missiles programme, the Canadian Government would probably side itself with the US Administration on any stupid ideas these guys can come up with. Martin is probably not as submissive to Bush the Alpha Dog as Poodle Blair, but the temptation is there. And I understand perfectly. It must be tiring, all this constant hassle of having to drag their asses to the International Trade Commission or the World Trade Organization for various disputes, at great cost and to no avail, since the Americans have never submitted to any official rulings favourable to the Canadian side.


So I say to Ms Parrish: «You go girl!». Somebody has to keep reminding our Government that the American Emperor is buck naked, and that there is therefore no need to watch out for the belt. Just don't listen to his lies.

Wednesday, November 17, 2004

The Noble Soldier

Every time someone mentions the name «Colin Powell», I only have two words to say: «My Lai».


I could also mention «Bosnia» or other shameful episodes in Powell's career, but I'd rather direct you to the Rude Pundit's blog: http://rudepundit.blogspot.com/

Monday, November 15, 2004

I'm Baaaack!

Ouf! What a week-or-so this has been. My mother has finally been operated and is now back home, minus a gall bladder. She's still physically very weak, but still manages to drive everybody around her up the walls.


I had to miss many days at work to take care of my mother, so by the time I got back to the office, things have been piling up my desk and I had to go to a lot of catch up training sessions, because we happen to be implementing a new document control system and I'm among the few staff members who haven't been trained yet. I'm so tired I just go straight to bed after work, then wake up around midnight or so, and start to look in the fridge for things to eat.


Last week I also had a funny (cuckoo, not haha) experience on the web. I was devastated by Kerry's defeat, and I spent all my spare time reading other bloggers' reactions and opinions about the election. On one blog, somebody was saying that in order to attract the Republicans to their side, the Democrats have to be nice and compromise more instead of calling them names. I decided to post in reply that, since Bush's supporters are religious fundamentalists, there is no point in appeasing them. On the contrary, the Democrats should boldy express their anger and their frustration (they should grow some balls, I wrote). Otherwise, I warned, their opponents will consider them as girlie men (à la Ahnold) who deserve to be butt-raped. Apparently, I struck a nerve. Another blogger struck back, calling me a mysoginistic Canadian (she took the time to check) asshole, because she is tired of people like me using language that denotes strength and domination as typically male -- WTF ??????? When I point out that she's attacking me for my choice of words and has not addressed any of my points, the owner of the blog decided to join the fray and berated me for not discussing the issue of sexist language with the proper amount of respect. I foolishly tried to argue that I was discussing a political issue and not a sexist language problem, and of course it was a mistake, because this time, I was accused of being whiny and defensive, on top of being sexist and rude. You all probably have experienced this type of situation: you walk into a bar and try to have a conversation with another patron when suddenly, some crazy guy at the pool table runs at you and hits you with the queue. When you fight back, the bar tender and his crew gang up on you and start pounding you. What you didn't know was that the guy at the pool table is the bar owner's little brother who's not quite right in the head and likes to attack customers whenever he goes through his "dark" periods. Now in such a situation, the smartest move would be to walk out of the bar and make sure to remember never to go back there again. Which is what I did. But goddam it, there was a time when being a feminist meant fighting against language that is demeaning to women, and not censoring language that is "flattering" to men!

Wednesday, November 03, 2004

AMERICA, YOU ARE FUCKED!!!!!

You are soooo fucked!! And you are dragging us down with you.

Tuesday, November 02, 2004

President Kerry

I boldy predict a decisive Kerry win.

Monday, November 01, 2004

I'll Miss Her When She's Dead

Last week-end, my mother decided to confide in me, a rare event since we more or less stopped talking, except for emergencies or when she needs me to buy her stuff. She lives in the downstairs appartment of our duplex and, although she's in the habit of popping up unannounced in my apartment any times she feels like it, this time she called ahead to request a meeting. Long story short: she's scheduled to have surgery (removal of her gall bladder) next week and she's afraid to die, because of the C. Difficile prevalence in our city hospitals. She wants me to take her to the hospital (which I already agreed to) and wait until she gets out of the operation room, then take her home. Simple request, right? WRONG!


«You should ask for a day off that day.» «Yes mom, I know.» «We will leave the house at 7:30 AM.» «Yes, I know, you already told me a few times.» «Do you want me to wake you up that day?» «NO!!! And you agreed to 7:30 so don't call me at 6:00 to tell me we should go then» «Yes, yes, but don't forget to set your alarm.» «Mom! For the past 30 years, I get up every day at 6:00 to go to work! I think I can handle it without your help!» «I don't want you to forget...» «Is there anything else you want to talk about? No? Good bye then!» «I can never talk to you! Don't you care about....blah blah blah..».


Our conversations have been like that for the past 10 years. I used to be able to control myself better, but since she asked to come live with us and I stupidly agreed, she's grown more aggravating and I've become more intolerant. She's neurasthenic, maniacal-depressive, paranoid, controlling, nosy, negative, manipulative and utterly self-absorbed. When I was a little girl, she was a relatively indifferent mother to me, which suited me fine, since I became a voracious reader at an early age. I had two brothers and she never hid her preference for them, but now, at the end of her life, her karmic reward is that she's left with only me to take care of her: my older brother died in a traffic accident and my younger brother took refuge from her by hiding with his wife in another municipality. So now we're stuck with each other. Because I was left alone when I was small, I grew up excessively independant. She, on the other hand, barely noticed me then, but now she is bent on controlling every aspect of my life. I could tell you about all the indignities and harassment she put me through but that would take pages and pages of posting. She could tell you about my insolence and my sharp tongue, and she frequently does to everyone in our extended family and in the Vietnamese community. Which raises the question: why are we mother and daughter when we have absolutely nothing in common? Is there a karmic debt I have to pay off?


People have told me on many occasions: «You complain now, but when she dies, you'll wish that she were still around to drive you up the wall». It's probably true. After every quarrel, I feel sorry for my lack of patience and compassion. I can see her suffering, and because of her mental problems, she has no outlet for her pain and frustrations. So, sure, I'll miss her when she's dead, but wouldn't it make more sense for me to love her now and try to make her life less painful? So why can't I do it?