«Les femmes soutiennent la moitié du ciel» / «Women hold up half the sky» - Mao Zedong
Le Monde d’aujourd’hui contient un article de Bruno Philip intitulé «Mesdames les imams» (http://tinyurl.com/d2jm7) qui parle des Hui, l’une des communautés principales de l’islam chinois.
«Les Hui forment une minorité d'une dizaine de millions de personnes réparties dans plusieurs provinces. Surtout au Henan, où ils sont environ 900 000, au Gansu, (une région du Nord-Ouest), mais aussi dans la province que le pouvoir pékinois leur a taillée sur mesure : la "région autonome Hui" du Ningxia, au nord d'ici, où leur nombre se chiffre à 1,5 million.
Petit rappel sur l'histoire assez mal connue de l'implantation musulmane en Chine : au VIIe siècle, à la suite de l'envoi d'une première ambassade par le calife Otman, commerçants, savants et diplomates arabes ou persans vont arriver dans l'empire du Milieu en empruntant la Route de la soie ou la voie maritime jusqu'à Canton. Ils finiront par former une classe à part de hauts fonctionnaires, notamment sous la dynastie mongole des Yuan, avant que des lettrés érudits en chinois, arabe et persan, langue de la transmission du savoir, affirment résolument l'émergence culturelle et religieuse d'un islam chinois.
À partir du Xe siècle, ils vont fonder des familles, épouser des Chinoises, et leurs descendants d'aujourd'hui sont les Hui, ces musulmans chinois qui s'expriment en mandarin et dont le métissage ne permet pas de les distinguer du reste de la population. Les Hui se sont fondus dans le paysage ethnique, contrairement à d'autres musulmans de République populaire, notamment les Ouïgours de la région du Xinjiang, issus de tribus d'Asie centrale et qui s'expriment dans une langue turque.
Les Hui ne formeraient cependant qu'une communauté sunnite parmi d'autres, seulement un peu exotique par rapport à l'univers de l'islam moyen-oriental, s'ils n'avaient perpétré une tradition quasi inédite pour des musulmans : l'institution de mosquées féminines (nüsi ) et le statut d'imams pour les représentantes du beau sexe. Une tradition relativement récente puisque les premières nüsi remonteraient seulement au XIXe siècle, durant le règne de la dynastie des Qing. Avant la révolution et la prise de pouvoir par les communistes, on en comptait très exactement 32 dans tout le pays et, selon des statistiques datant de 1997, il y en aurait 29 aujourd'hui. Érigées ou reconstruites après la douloureuse parenthèse de la révolution culturelle et le début d'une démaoïsation qui a sanctionné le retour du religieux.
La mosquée pour femmes de Zhengzhou, construite en 1912, est plus qu'un territoire du sacré, c'est aussi un lieu de vie où des dizaines de Chinoises, la plupart assez âgées, se retrouvent dans une atmosphère conviviale. Ces dames ne pratiquent cependant pas l'ostracisme anti-mâle : les hommes, qui disposent, tout à côté, de leur propre mosquée, ne sont pas interdits de séjour ici, sauf durant le moment des cinq prières quotidiennes.
Une des imams, Maryam, tient un discours assez surprenant pour l'étranger de passage, une façon assez paradoxale, singulière, de parler des femmes et de l'islam en général. D'abord, elle estime qu'en Chine "on encourage l'égalité entre les hommes et les femmes ; c'est pourquoi les musulmanes ne sont pas discriminées ici comme elles peuvent l'être ailleurs. Oui, en tant que femme, je me sens l'égale des hommes", maintient-elle.
Quand on lui demande si "cet état de fait est une conséquence du communisme, qui prône, en théorie, l'égalité entre les sexes", elle répond : "Oui, en Chine, nous pratiquons un islam avec des caractéristiques chinoises..." (Ce qui est une manière très politiquement correcte de manier le concept). Elle ajoute : "L'idéologie nationale l'emporte sur la doctrine de l'islam. Nous vivons dans un pays communiste, mais nous sommes libres de pratiquer notre religion. Personne ne force plus personne à renoncer à ses croyances. Pour nous, il est important de vivre en paix avec le système. La République populaire de Chine ne nous oblige pas à être communistes et nous laisse libres de croire en Dieu. Pas plus que le communisme chinois ne nous force de devenir esclaves de l'athéisme !"
Maryam se lance ensuite dans un autre discours, sinon plus radical, en tout cas plus en résonance avec le retour à la tradition qui agite l'islam contemporain. "C'est vrai qu'en Chine les jeunes vont de moins en moins à la mosquée ; les plus fervents sont des gens qui ont atteint la quarantaine. Mais les jeunes qui y vont comprennent mieux l'islam. Avant, on était hui parce que nos parents l'étaient. Aujourd'hui, les gens comprennent mieux ce que cela signifie sur le plan religieux." Elle en veut pour preuve l'augmentation du nombre d'étudiants qui partent à l'étranger, en terre d'islam, pour étudier les saintes écritures. "Aujourd'hui, de plus en plus de jeunes musulmans chinois, garçons et filles, vont perfectionner leurs connaissances en Arabie saoudite, en Iran, en Malaisie. Ils en reviennent avec une meilleure maîtrise des textes. J'enseigne dans une école coranique et je réalise à quel point les femmes, surtout celles revenues de l'étranger, sont choquées par les mœurs occidentales !"
Maryam est-elle en faveur de l'imposition de la charia ? La jeune femme hésite, sous l’œil vigilant du responsable local des affaires religieuses : "Nous encourageons les gens à organiser leur vie en respectant les lois islamiques. Mais ici, en Chine, nous devons obéir aussi aux lois du parti." »
Now let’s look at today’s New York Times, which has an article by Sharon LaFranière, entitled «Entrenched Epidemic: Wife-Beatings in Africa» (http://tinyurl.com/d7542).
«Women suffer from violence in every society. In few places, however, is the abuse more entrenched, and accepted, than in sub-Saharan Africa. One in three Nigerian women reported having been physically abused by a male partner, according to the latest study, conducted in 1993. The wife of the deputy governor of a northern Nigerian province told reporters last year that her husband beat her incessantly, in part because she watched television movies. One of President Olusegun Obasanjo's appointees to a national anticorruption commission was allegedly killed by her husband in 2000, two days after she asked the state police commissioner to protect her.
In Zambia, nearly half of women surveyed said a male partner had beaten them, according to a 2004 study financed by the United States - the highest percentage of nine developing nations surveyed on three continents.
In South Africa, researchers for the Medical Research Council estimated last year that a male partner kills a girlfriend or spouse every six hours - the highest mortality rate from domestic violence ever reported, they say. In Harare, Zimbabwe's capital, domestic violence accounts for more than 6 in 10 murder cases in court, a United Nations report concluded last year.
Yet most women remain silent about the abuse, women's rights organizations say. A World Health Organization study has found that while more than a third of Namibian women reported enduring physical or sexual abuse by a male partner, often resulting in injury, six in seven victims had either kept it to themselves or confided only in a friend or relative.
Help is typically not easy to find. Nigeria, Africa's largest nation with nearly 130 million people, has only two shelters for battered women, both opened in the last four years. The United States, by contrast, has about 1,200 such havens. Moreover, many women say wifely transgression justify beatings. About half of women interviewed in Zambia in 2001 and 2002 said husbands had a right to beat wives who argue with them, burn the dinner, go out without the husband's permission, neglect the children or refuse sex.
Women's rights activists say that the prevalence of abuse is emblematic of the low status of women in sub-Saharan Africa. Typically less educated, they work longer hours and transport three times as much weight as men, hauling firewood, water and sacks of corn on their heads.»
There is also this news about a group of abused women in Kenya who left their home and went to form an association to grant micro-loans to women to set up small businesses. The project was such a success that the women decided to create their own community where all the abused women can find refuge. Now that the community is getting prosperous and attracting favorable attention, the men in the village — let’s call a spade a spade: the lazy bums that used to be married to these women — are threatening to burn down their businesses unless the women turn them over to their husbands.
I am posting all this not to upset you, although I’m hoping that it will. Nor is it to incite hatred or scorn on religions or on men in general. The two newspaper articles show you that the same religion can be invoked to justify a respectful or a bullying attitude towards women. The problem therefore is not religions but their use by men to impose a social structure that would entrench their powers and their privileges over a weaker element of society. I am not a man-hating feminist. As a Buddhist, I sincerely believe that everyone on this planet has been born both male and female alternatively. And as a Buddhist, I know that the fundamental sin is ignorance. C’est pourquoi je plaide pour une éducation permanente, incessante et continue des hommes, des femmes, des enfants du monde entier pour qu’il y ait une plus grande conscientisation et un plus grand respect de la nature exceptionnelle de l’être humain, quels que soient sa race, son sexe, sa nationalité, etc… Nous sommes tous des bouddhas, tous sans exception, il suffit de nous en rendre compte pour dissiper les nuages de l’ignorance et réaliser notre véritable nature.