Sunday, September 24, 2006

Haro sur le baudet!

Loin de se calmer, la tempête médiatique sur l’«Affaire Jan Wong» prend chaque jour plus d’ampleur. Ayant lu les critiques et les dénonciations des personnalités politiques de tous bords, j’ai essayé de voir ensuite les réactions du «peuple» en googlant les blogues et les messages sur les sites communautaires.

L’expérience est semblable à celle du spectacle écoeurant d’un rassemblage de meute pour un lynchage. Ceux qui ont des informations (vraies ou fausses) sur la ci-devant Wong se sont empressés d’en afficher les liens pour rameuter les autres. Les coups de bâton pleuvent: C’est une sale Maoiste! Once a Commie always a Commie! Elle a dénoncé un camarade de classe aux autorités chinoises, la salope! C’est la fille gâtée d’une famille de riches ethnies! Elle écrit comme un pied! Elle joue à la femme de ménage pour son article mais à la fin de la journée, elle rentre en limousine à son palais! Son père a été jeté en prison pour pot de vin! Son père s’est enrichi sur le dos des Québécois et elle ose nous accuser de racisme!

Dans l’ensemble, les messages se ressemblent plus ou moins et véhiculent les mêmes thèmes:

  • Attaques personnelles contre le messager: Elle écrit mal. Personne ne lit son torchon de journal. C’est une salope («bitch» et «cunt» semblent être les insultes les plus communes). Elle est riche et gâtée. Son père est riche. Elle est lâche parce qu’elle refuse de venir se défendre à l’émission de télé “Tout le Monde en parle”, etc.
  • Déformation du message: Comment ose-t-elle accuser les Québécois de racisme et d’intolérance? Si c’est la faute aux pures-laines, pourquoi Gill s’est-il attaqué à un CEGEP anglophone? etc.

Le commentaire le plus drôle, et tristement révélateur du fond de vérité qui sous-tend l’analyse de Jan Wong, est publié sur un blogue affichant la photo d’un Chinois tenant un chat par le cou avec la légende: «Chinese food». L’auteur du blog, après s’être dûment indigné devant l’accusation de racisme de Jan Wong, s’attaque ensuite au père de celle-ci en promettant de faire de son mieux pour faire boycotter le restaurant du père par les employés du bureau de sa femme, parce qu’après tout, conclut notre blogueur, tel père telle fille.


Racistes, nous?

2 comments:

Anonymous said...

Voila ce que Robert Fulford écrivait sur Madame Wong il y a 6 ans:

http://www.robertfulford.com/JanWong.html

Les moment forts:
"Wong is unique among journalists in her shamelessness"

"A Jan Wong interview has all the charm of a train wreck, complete with the moaning of the survivors. With Wong, every day is Judgment Day, and she's a hanging judge. "

"Wong displays her prejudices in the open, and she has prejudices that most of us can barely imagine"

"She scores low marks on self-awareness. Otherwise, she couldn't write"

et plus...

Un admirateur pure laine

Buddhist with an attitude said...

Je sais, chère pure laine, elle s'est fait beaucoup d'ennemis avec ses écrits, surtout avec sa série des «Lunch with». Ce que j'ai voulu souligner dans mon billet, c'est que les gens qui la critiquent l'attaquent soit sur des actes du passé (sa période maoiste), soit sur son caractère personnel (elle est méchante!). Ce qu'ils évitent soigneusement de discuter, c'est le fond de son article, sauf pour dire: c'est pas vrai, on n'est pas raciste. Moi, je prétends que si, il y a des gens racistes au Québec (comme partout ailleurs) et que oui, les immigrants ont du mal à être acceptés. C'est vrai, Jan Wong a tiré de fausses conclusions fondées sur une connaissance désuète du Québec et sans doute aussi sur ses préjugés personnels, mais il y a une société pure laine tricotée serrée repliée sur elle-même, elle existe bel et bien et il est malhonnête de le nier, même si on la trouve plus à Québec et dans les petites villes qu'à Montréal.